L’incendie criminel du Reichstag le 27 février 1933 a joué un rôle central dans l’accession au pouvoir des nazis. Le nouveau chancelier Adolf Hitler a profité de l’incendie comme d’une opportunité pour suspendre les droits civiques, persécuter les opposants et dissoudre le Parlement, ouvrant ainsi la voie au totalitarisme et, finalement, à la Seconde Guerre mondiale et à l’Holocauste.
Qui a déclenché l’incendie et pourquoi est depuis lors un sujet de débat. Mais pour les nazis, c’était une affaire ouverte et fermée. Le communiste néerlandais Marinus van der Lubbe a été retrouvé au Reichstag lors de l’incendie. Il fut rapidement arrêté, jugé, reconnu coupable et exécuté. Il fut décapité par guillotine le 10 janvier 1934 à Leipzig et enterré anonymement dans une tombe d’une église. SüdfriedhofOu “Cimetière du Sud”.
Les historiens restent divisés sur le rôle joué par van der Lubbe. Était-il réellement responsable de l’incendie criminel, ou les nazis l’ont-ils simplement utilisé comme bouc émissaire ?
Après la guerre, le frère de Van der Lubbe a tenté d’obtenir l’annulation de sa condamnation. En 2007, le procureur fédéral allemand a annulé la condamnation et lui a gracié à titre posthume, après des décennies de procédures judiciaires.
Des témoins présents au procès de Van der Lubbe ont rapporté qu’il semblait apathique, confus et somnolent pendant la procédure judiciaire, suscitant des théories selon lesquelles les nazis l’avaient drogué. En 2023, pour mettre fin aux rumeurs et confirmer le propriétaire de la tombe, le corps de Van der Lubbe a été exhumé. Les scientifiques ont vérifié son identité mais n’ont trouvé aucune preuve concluante indiquant s’il avait été drogué.
Après une enquête médico-légale, Van der Lubbe a été ré-enterré et une tombe marquée. Sa pierre commémorative porte trois dates : sa naissance, le jour de l’incendie du Reichstag et sa mort, ainsi que des vers d’un poème qu’il a écrit en prison, Schönheit, Schönheit (“Beauté et beauté”).